Une mine de charbon à Commentry

1)Premières considérations
2)
L'avis du maire - Comment faire de cette mine le point de départ d'une politique de préservation des ressources.
3) Tentative d'explication : pourquoi cette société a proposé d'installer cette mine.

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1)Premières considérations

  02/04/2005

        C'est avec grande  joie, entraînant immédiatement un certain enthousiasme, que j'ai découvert et lu dans le journal local, mardi vingt-neuf mars, un article expliquant qu'une société voulait exploiter le charbon la ville de Commentry, près de Montluçon. Mon enthousiasme est tout à fait motivé, car la question est liée au sujet de l'énergie et d'effet de serre, qui sont cruciaux aujourd'hui : notre Président n'avait-il pas déclaré "Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs"?

    C'est pourquoi je pense que le charbon a toute son importance dans le cadre des questions environnementales, et que l'ouverture d'une mine à Commentry et tout à fait pertinente dans cette optique.

    Mais tout d'abord, il faut rappeler ce qu'est le charbon : ressource abondante, elle fait partie des énergies fossiles. Le pétrole liquide, le gaz gazeux et le charbon solide émettent du dioxyde de carbone à leur combustion, responsable de l'accroissement de l'effet de serre, qui représente un danger certain pour l'avenir de la planète, par le réchauffement du climat qu'il induit. D'où la citation de notre Président.
    En tant qu'énergie, il faut rappeler que le charbon émet plus de gaz à effet de serre que les autres énergies fossiles : 1120 tonne-équivalent-carbone (teC) par tonne-équivalent-pétrole (tep), contre 830teC/tep pour le pétrole en 650 tep/teC pour le gaz "naturel" (la tep est une unité commune d'énergie valant 42 milliards de joules). Le charbon émet donc, à sa combustion, presque deux fois plus de gaz à effet de serre que le gaz, pour la même énergie fournie.

    Par ailleurs, il est bien connu que le charbon est sale, émet beaucoup de poussières, de polluants lors de sa combustion, par exemple le SO2 source de pluies acides.

    Le charbon en France est une ressource dont l'extraction a été malheureusement abandonnée en 2004 avec la fermeture de la dernière mine, et cette ouverture à Commentry signifierait que cette ville aurait l'honneur de rallumer le flambeau de l'exploitation du charbon en France.
    La dernière mine aurait fermée pour une raison : le coût de la main d'oeuvre et d'extraction. Le charbon coûtait 150 euros/tonne à extraire, contre 50 pour du charbon importé, transport compris.


Pour ce qui est de l'utilisation du charbon : elle a diminué régulièrement depuis 30 ans en France, passant de 32 millions de tep (Mtep) en 1979, à 13Mtep en 2004.

Par contre, dans le monde, l'utilisation du charbon ne fait que croître  : plus 1,7% par an en moyenne ces dernières décennies.

Notons aussi que la France compte en réserves prouvées dans son sol 110 Mtep de charbon, 32 Mtep de gaz et 567 millions de tep d'uranium. Le monde compte 500 000 Mtep de charbon sur 810 000 Mtep d'énergie en tout : c'est lui qui représente le principal stock d'énergie fossile.

Enfin, pour en revenir au niveau local, voici une courbe de l'historique de l'extraction de charbon à Commentry, qui fut une prospère cité minière, courbe obtenue à partir des données de l'article du journal :

Comme on le voit, l'extraction a culminé à presque 600 000 tonnes par an, au début de la Troisième République, époque de forte croissance industrielle. À cette époque, la ville devait être extrêmement polluée (poussières, SO2,...) sachant le peu de considération de ces problèmes, et de toute façon l'impossibilité de traiter les émission de polluants et poussières. Cette pollution est heureusement tout à fait réversible : il n'en reste plus trace aujourd'hui à Commentry, roses sont les prunus, immaculées sont les surfaces vitrées de la médiathèque et la statue genre "réalisme socialiste" du forgeron, cette dernière datant des années trente.

        Pour en revenir à la possible exploitation de charbon : l'entreprise qui a effectué des études pour cette mine parle 3,2 Mt tonnes à exploiter, ce sur une durée de 9 ans (à partir de 2006/2007), j'en déduis que l'extraction serait de l'ordre de 350 000 tonnes par an en moyenne, soit encore plus de 200 000 tonnes équivalent pétrole par an. Ce qui n'est pas  du tout négligeable. 

Alors, pourquoi louer ce noble projet? Notons que sur les 18,3Mtonnes de charbon utilisés par la France en 2003, 2,1 viennent des États-Unis, 4,5 de l'Australie, 4 d'Afrique du su, 0,9 de Pologne, 0,2 d'Allemagne, 6,6 d'autres pays (notamment d'Amérique du Sud.)

La plupart de notre charbon provient donc de "pays en voie de développement" : on ne doute pas que cela se fait dans des conditions sociales et environnementales déplorables. Mais ces conditions ne se retrouveraient pas pour une mine dans un pays comme le nôtre. Et pour l'énergie que nous utilisons, pourquoi ferions-nous subir les affreuses nuisances de mines de charbon à des habitants d'autres pays?

Il faut ensuite noter que l'extraction de charbon à Commentry n'impliquera pas d'augmentation de la consommation de charbon de la France : il n'y aura donc aucune augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Au contraire même : on brûlera moins de pétrole pour les bateaux et camions qui acheminent sur des milliers de kilomètres le charbon d'autres pays. L'énergie pour le transport peut représenter 20% de l'énergie contenu dans le charbon, sur d'aussi longues distances. Il y aura donc diminution des émissions de gaz à effet de serre de notre pays grâce au charbon de Commentry.

Le charbon pourra être utilisé dans les sites proches qui en brûlent actuellement, par exemple le fabricant d'isolation de la ville proche Saint-Eloy-les-Mines (laquelle ville pourrait aussi réfléchir à l'usage de son charbon). Le charbon serait éventuellement transporté par train vers cette ville, nous pourrions aussi reprendre par la même occasion toutes les formes de trafic ferroviaires fret de minéraux qui sont malheureusement passé sur des camions ces dernières années, provoquant la fermeture de la gare et augmentation du nombre de camions dans la région. Par ailleurs, sur les questions de pollution locales à la combustion, personne à ma connaissance ne se plaint de fumées dégagées par la combustion de charbon dans les cubilots de l'usine : c'est à peine si les éloysiens savent que leur usine brûle ce combustible diabolisé et honni. 
   
Avec le charbon de Commentry, l'usine continuera donc de fonctionner, mais son impact environnemental global (incluant donc les transports de matières premières) sera réduit, ainsi donc que l'énergie nécessaire pour produire l'isolant ("énergie grise"). Et il le faut : pour la maîtrise de l'énergie, nous devons isoler nos habitations pour réduire les dépenses d'énergie de chauffage donc et éviter d'autres pollutions, bien plus importantes. Dans ce cas, la fabrication en usine d'isolant et l'extraction de charbon induisent des nuisances largement acceptables, en considérant celles qui sont évitées par la non-combustion de millions de tonnes-équivalents-pétrole pour le chauffage des maisons mal isolées. Et isoler ces maisons à moindre "investissement énergétique" est préférable.


Certes, et hormis les usages déjà existant du charbon (usine, éventuellement réseau de chaleur) globalement faut-il donc utiliser du charbon? On considère en général comme un progrès environnemental de remplacer le charbon par du pétrole ou du gaz, là où c'est possible. Or, bien qu'il y ait des gains pour l'environnement local par réduction des émissions de SO2, NOX, cendres,... si on s'intéresse aux questions cruciales pour l'avenir, il faut y réfléchir à deux fois : on réduit de très peu les émissions de gaz à effet de serre en substituant le charbon par le pétrole ou gaz (pour le gaz, il faut prendre en compte les fuites de méthane, puissant gaz à effet de serre). Et du point de vue de l'épuisement des ressources... à ce sujet j'aimerai rappeler cette idée de Nicholas Georgescu-Roegen, fondateur de la bioéconomie : selon lui, viendra un jour où, pour mesurer l'impact environnemental de l'utilisation d'une ressource, on se préoccupera de l'épuisement de cette ressource naturelle, plutôt que de l'impact de sa pollution. 
En effet, cela suit une évolution logique : au début de la prise en compte des questions d'environnement, dans les années 1960, on s'est soucié de la pollution locale qu'on ressentait. Alors on a mieux raffiné le pétrole, amélioré les moteurs, réduit l'usage de charbon, etc... Aujourd'hui, on commence à se préoccuper d'effet de serre dont les conséquences sont pour le long terme (mais les actions pour tardent à se faire connaître.) Et puis, très prochainement, plus tôt qu'on ne croit, on se demandera si on aura assez de telle ressource, ou pas. Et c'est le pétrole qui posera problème en premier : voyez l'extraction de pétrole connaître un déclin, selon des géologues, des ex-cadres de compagnies pétrolières...

Notre pays en général (et l'usine d'isolant en particulier) doit donc continuer à utiliser du charbon dans les prochaines années. Il le fait dans des proportions raisonnables et tout à fait acceptables du point de vue des émissions de gaz à effet de serre et de l'épuisement des ressources (13Mtep/an), contrairement à l'usage du pétrole (91 Mtep/an), de l'uranium (115 Mtep/an) ou du gaz (40 Mtep/an). Il n'y a pas à planifier une sortie du charbon, qui n'a rien d'urgente. Par ailleurs, refuser l'extraction de charbon parce que cette activité pollue localement, c'est soit vouloir rejeter cette pollution chez les autres (la belle affaire ! les sud-américains ne se plaignent pas, il n'ont pas le choix), soit considérer qu'on peut et doit se passer de charbon "parce qu'il pollue". Mais le "zéro pollution" est un mythe qui n'est de toute façon pas pour un avenir proche... Par ailleurs, toute énergie pollue, donc le zéro pollution est à l'évidence le "zéro énergie" ou presque.

Pour cette raison aussi d'épuisement des ressources, nous regretterons de ne plus savoir extraire du charbon, le moment venu. C'est pourquoi nous devrions conserver quelques mines pour ne pas perdre ce savoir-faire.

Notre pays peut et doit donc, parallèlement à la maîtrise de l'énergie impliquant une forte réduction de la consommation, ainsi que le développement massif des énergies renouvelables, réapprendre à utiliser son charbon, et augmenter, dans une faible mesure, sa consommation, là où c'est possible (par exemple : des réseaux de chaleur urbain au fioul peuvent passer au charbon). Il s'agit de se rendre moins vulnérable au déclin pétrolier à venir.

À cause de cet épuisement des ressources énergétiques, nous sommes dans une impasse prochaine avec le pétrole et le gaz. Inutile de vouloir remplacer le charbon par le gaz pour réduire la pollution locale : tout le monde souhaitant le faire en même temps, de fortes tensions vont apparaître sur le marché du gaz dans les prochaines années.
D'autre part, le pétrole devrait être réservé à son usage spécifique, le transport, en même temps que ce secteur devrait être réduit pour économiser cette ressource. Le pétrole est irremplaçable. D'ailleurs, si c'est le charbon qui connaissait son pic d'extraction dans les prochaines année, tandis que le pétrole serait abondant (on imagine la situation des réserves inversée entre pétrole et charbon), ça ne poserai pas trop de problème : on oublierait le charbon et on le remplacerait pas le pétrole, ce qui est possible dans beaucoup de cas (chauffage, production d'électricité, industrie). Mais dans la réalité c'est l'inverse : c'est l'épuisement du pétrole qui va poser problème en premier, le charbon ne peut remplacer le pétrole pour le transport. Donc il faut agir. Et miser sur le charbon est gage d'un avenir assuré (pour les commentryois)

Maintenant, les commentryois peuvent ne pas être d'accord. Le charbon, la suie dans la ville, le bruit...tout ceci rapproche plus la ville du XIXème siècle que du XXIème. Mais, quelle est-elle, l'énergie du XXIème siècle? Le pétrole, dont les plate-formes, puits d'extraction et les raffineries polluantes sont rejetés au loin avec leurs nuisances? Les centrales nucléaires, elles aussi loin, et qui laissent des déchets pour le futur ? Voilà ce qui fait 80% de notre approvisionnement actuellement. Bref, l'énergie du XXIème siècle, c'est celle dont on pourrait ignorer les nuisances parce qu'elles ne sont pas pour nous. C'est celle de l'autisme vis-à-vis des questions énergétiques... "Les effets néfastes de ce type d'exploitation sur la santé des ouvriers et la population sont dénoncés depuis des décennies même si les techniques ont fortement évolué", disent les élus qui ont émis un avis défavorable à propos des mines de charbon. Exactement. Il y a des effets sur la santé (mais avec des techniques très récentes de la mine dernier cri? je sais pas). Il y a des effets néfastes depuis des décennies, mais devons-nous alors nous passer d'énergie? Les mines dans le monde, bien pires que celles qu'aurait Commentry, ont-elles fermée parce qu'elles ont des effets? Non, bien sûr.

Donc, je dirai : quoi de mieux qu'une mine de charbon pour que l'énergie se rappelle à notre bon souvenir? Jamais la consommation de notre pays n'ont été si élevée qu'aujourd'hui. Et jamais on a mieux ignoré les moyens de son obtention. Et les émissions de gaz à effet de serre n'ont fait que croître. 
Il est utile qu'on se souvienne ce que signifie avoir de l'énergie. Nous en faisons un usage croissant depuis des décennies, et il faudrait que nous rejetions les nuisances (croissantes) dues à sont extraction chez les pays pauvres?
Non! Rappelons nous que l'énergie n'est pas acquise facilement, jamais proprement. Que ce n'est pas seulement une pelleté de charbon qu'on met dans un poêle, de l'essence qui sort d'un tuyau, de l'électricité qui sort du mur, mais que derrière, il y a le noir, la suie...à défaut de pouvoir montrer les catastrophes climatiques à l'avenir... Et là songerions-nous à un en faire meilleur usage, à cesser gaspillage, à développer les énergies renouvelables.
J'espère par ailleurs que cette mine de charbon ne sera pas trop loin de la voie ferrée, d'une part pour permettre de transporter le combustible par wagons pleins, d'autre part pour que les citoyens-consommateurs, ici dans le train (cela comprend les usagers l'important axe Bordeaux-Lyon, transversale ferroviaire nationale qu'il faudrait encourager plutôt que de la faire mourir, privilégier le train sur la construction d'autoroute, toujours pour cette question d'épuisement de pétrole), pour que les usagers, disais-je, puissent constater que point d'une corne d'abondance nacrée les joules ne jaillissent, mais de quelque chose de pas formidable (sans pour autant être si affreux que ça non plus pour les riverains). À défaut de la voie ferré, elle pourra être à la vue d'une route importante.

Allez donc, il faut se mouiller! Oui à une mine à Commentry! Oui à l'extraction de charbon en France!

 

Bien sûr, ces raisons (solidarité internationale, Nicholas Georgescu-Roegen, sauvegarde du savoir-faire minier national, etc...) n'entrent aucunement en considération dans le choix d'accepter ou non cette implantation de mine par la ville de Commentry ou par l'État.

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2)L'avis du maire - Comment faire de cette mine le point de départ d'une politique de préservation des ressources.

Ajouts du 23/04/2005 et 05/05/2004

Après lecture de l'avis du maire dans le journal mensuel de la ville...

Le maire de Commentry et les membres de Conseil municipal n'émettaient pas d'opposition franche, mais critiquaient plutôt l'aspect partiel, bâclé de l'étude de l'entreprise voulant exploiter le charbon. Pour ma part, il est vrai que je faisais totalement abstraction des conditions locales pour montrer la pertinence de cette mine, en parlant de toutes les (préservation d'une ressource rare, baisse des émissions de GES), et concluais bizzarement que ces raisons n'étaient pas considérés par les commentryens (je trouvais ça dommage)..
Je comprends les doléances du conseil municipal. Il y a notamment la menace pour les habitations, les autres entreprises. Et le fait de ne pas étudier ces impacts montre peut-être un manque de sérieux de l'entreprise minière, son indifférence aux questions environnementales? Ce travail d'étude d'impact est à (re)faire. Les commentryens peuvent d'ailleurs eux-mêmes apporter toutes leurs suggestions pour que leur mine ne détériore pas trop leur environnement.

 Il est intéressant d'avoir les avis des élus de la ville. Le groupe communiste pense qu'il ne faut pas exclure d'emblée la proposition de mine, dans l'urgence, juste parce que l'étude d'impact était incomplète. Le groupe majoritaire (apparenté UMP) explique pourquoi le conseil municipal a émis un avis défavorable : le dossier était incomplet, et non pas "par principe, parce que la mine c'est du passé" (et ils ont bien raison : le charbon, c'est l'avenir!). Les socialistes me semblent faire une bonne démagogie en affirmant s'être montré fermes, vigilants, pour "préserver l'avenir, sans fermer la porte à une possible reprise de l'acitivité minière si celle-ci devait n'avoir que des impacts positifs sur notre cité". Non, il n'y aura sûrement pas que des "impacts positifs", il y aura sans aucun doute des impacts négatifs, comme un peut de poussière, et du bruit par les camions. Il ne faut pas vouloir avoir le beurre et l'argent du beurre. Avoir de l'énergie et pas la pollution. Du moins, ce n'est pas seulement aux commentryens qu'il faut expliquer cela, mais à tout l'occident.

Pour moi, au niveau local et global, cette mine doit être pourvue de toutes les vertus écologiques possibles, pour que je puisse la défendre. En particulier, il est inacceptable que 200 camions par semaine soient utilisés pour évacuer le charbon, comme il est affirmé dans l'article, alors que le transport ferroviaire est le choix le plus pertinent pour le charbon, ressource qui doit être transporté avec économie d'échelle, et pas par petits paquets par camions, sous peine de voir la quantité d'énergie de pétrole utilisé pour le transport approcher celle contenue dans le charbon. En plus des quelques emplois créés directement, la mine permettra de réellement vitaliser l'économie locale et relancer le trafic ferroviaire de la ville, tandis que la croissance du nombre de camion nous conduit à des impasses certaines avec la déplétion de l'extraction de pétrole (les trains en brûlent beaucoup moins par tonne.km)
On peut espérer un regain de l'activité ferroviaire tandis qu'on ne peut souhaiter des milliers de camions annuels supplémentaires. Sinon, ce n'est pas la peine de faire une mine pour les motifs écologique (ou plutôt de gestion des ressources terrestres, qui se fera de toute façon avec la crise liée au pétrole).
Depuis Commentry, les trains plein de charbon pourront partir pour l'usine d'isolants de Saint-Eloy et l'aciérie de Saint-Georges-de-Mons proches, mais aussi pour Limoges, Clermont-Ferrand, Vichy, Bourges, Vierzon, Roanne, Lyon, et même Moulin si on réhabilite la voie ferré Montluçon-Moulin, toutes ces villes où est probablement utilisé du charbon dans les industries et éventuellement des centrales thermiques à flamme, voire des réseau de chaleur.
Par la même raison, par effet domino, serait relancé le fret ferroviaire pour le bois des scieries voisines : Louroux, Lapeyrouse,...en même temps que d'autres exploitations et scieries de bois pourront naître et utiliser ces même wagons, car la forêt est largement sous-utilisée dans ce coin de l'Allier. Car rappelons-le, charbon doit s'entourer de toute vertu écologique : l'usage croissance du bois renouvelable n'est pas incompatible avec le charbon, il sera même complémentaire pendant quelques décennies.

 

    On apprend, sur le bulletin municipal, l'emplacement de la mine, et à ce que je vois il doit être possible, moyennant peut-être un petit viaduc au-dessus de la rivière Lamaron (ou alors en suivant les lignes de niveau et avec un seul petit pont sur le ruisseau...). Cette voie ferrée est possible à construire.

    Inscrite dans un projet global pour une réduction d'impact environnemental de notre pays, il faudra aussi faire fi des craintes de l'usine voisine, qui à ma connaissance produit des aliments pour animaux d'élevage. Elle consomme beaucoup d'eau pour cela (2Mtonnes par an), dont la moitié puisée dans un étang qui sera rendu détruit par la mine. Or, à l'avenir, étant donné l'important impact environnemental de la viande, et l'aspect écologiquement insoutenable de sa consommation actuelle (100kg/français et par an, il faut au moins 7kg de végétaux pour faire 1 kg de viande), sans que ça se justifie d'un point de vue sanitaire (au contraire), nous devrons réduire notre consommation de viande. L'usine Adisséo devra alors réduire sa production, et donc ses ponctions sur les ressources naturelles (dont eau). Sans attendre cette réelle remise en cause de l'agriculture intensive, l'usine peut peut-être faire des effort en luttant contre toute forme de gaspillage d'eau dans l'usine.

   Concernant l'énergie, notons aussi le haut niveau de productivité surfacique de la mine : 200 000 tep par an sur près de 300ha, alors que produire des biocarburants sur une même surface nous donnerai quasiment 1000 fois moins d'énergie (300 tep)... D'ailleurs, on pourrait extraire plus de 200 000 tep/an de la mine. On pourrait théoriquement extraire en une année tout le charbon ( 2 Mtep?) et avoir une productivité surfacique encore plus grande, mais ça ne durerait pas, et c'est à ce moment qu'on comprend la différence entre les énergies renouvelables et les énergies fossiles : pour ces dernières, on peut prendre d'un coup les joules qui aurait pu revenir à nos descendants sur des milliers de générations (ce qui se fait d'ailleurs sans scrupule), contrairement aux apports d'énergie solaire qui est un flux constant et indépendant de notre volonté (mais par ailleurs largement suffisant car 6000 fois supérieurs à l'énergie que l'humanité utilise sous forme de pétrole, charbon, gaz, uranium). Mais que l'énergie soit extraite chez nous ou dans dans d'autres pays, ça revient au même pour l'épuisement des ressources. Tant qu'on en extrait, mieux vaut que ce soit chez nous, pour nous rappeler qu'il nous faut tendre vers zéro extraction, zéro énergie non-renouvelable, à terme.

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15/05/2005

3) Tentative d'explication : pourquoi cette société a proposé d'installer cette mine.

   J'ai pensé qu'il se peut, en fait, que cette compagnie minière agissait délibérément suivant une stratégie intégrant la crise énergétique et la panique économique qui s'ensuivrait. Le problème n'est plus ignoré aujourd'hui par certains experts haut placés en économie et dans le secteur énergétiques.

   La proposition de cette société minière ne paraît sérieuse à première vue, étant donné qu'elle ne dit pas grand chose pour protéger l'environnement et les habitants. Or, lors du pic pétrolier et de cette panique économique, elle ressortira des cartons immédiatement son projet de mine, et le fera passer sans problème aux yeux de l'Etat, dont les citoyens avides d'énergie en demanderait quelque soient les conditions, mais cette mine se ferait alors sans aucun égard pour les commentryiens et l'environnement de la ville. Cette entreprise aurait précisément cette idée en tête. Proposer le projet sans conviction aujourd'hui, le ressortir au moment opportun, pour un coût moindre car sans se soucier de l'environnement local .

   C'est une hypothèse parmi d'autres, qui expliquerait la démarche à priori étrange de cette société (elle veut implanter une mine de charbon alors que "c'est fini, le charbon", et elle s'imagine la faire accepter sans étude d'impact). Il faudrait alors pour la ville, si on suit cette hypothèse, accepter au plus vite (avant ce pic pétrolier) de faire cette mine, bien en concertation avec l'entreprise pour que l'environnement et les habitants soient le moins possible gêné. Pour éviter que cela se fasse dans des conditions plus difficiles à l'avenir.