Jardin.
Photos commentées du 03/09/06. Pour une meilleure compréhension des êtres autotrophes. En toile de fond, la question de l'acquisition de l'autonomie alimentaire.

Ce printemps, j'ai vu pas loin de chez moi une butte de terre à nu, dans un coin de friche, probablement un déblai récent. Je me suis dit, vite il faut occuper le terrain, avec des plantes alimentaires... C'est l'endroit d'essayer les semis sauvages.

Les plantes sauvages ont aussi eu la même idée d'occuper le terrain.
 Parmi les très nombreuses graines que j'ai semé, seules courgettes, sarrasin, quelques haricots, 1 tournesol , ont germé, et se débattent maintenant parmi les plantes sauvages, vigoureuses à cet endroit (ronce, amaranthe, liseron, et plein d'autre, qui poussent plus vite que la moyenne à mon avis). Le jardin semi-sauvage, un échec, un parmi une longue liste...
Le tournesol, dont on voyait la fleur, égayant ce coin, il y a trois semaines, a été sauvagement décapité. J'en ai été fort attristé. Je ne connais pas le coupable.

 

L'aire de compostage. Des tas de tas. on voit pas bien, mais il y en a deux ailes de plus de 10 m de long, ça rempli toute la photo.

 

Grâce aux Ateliers Compost de l'association Le Sens de l'Humus, j'ai su comment bien faire un compost. C'est l'une des première choses que j'ai fait en arrivant, samedi après-midi : un tas. Dimanche matin, c'était déjà très chaud, signe d'une activité microbienne.

Mince, il va pas être facile à retouner.

note : 2 jour après (lundi), j'ai fait un autre tas. Scientifiquement profilé.
Humifions, humifions.

 

Des tas de compost, depuis le printemps, j'en ai fait au moins un tous les mois. ça devient comme ça...

Ce qui pousse spontanément sur le compost et à coté et très vite : tomates-cerises (énormes plants, mais surtout des feuilles), pommes de terre, oeillets d'inde, courges. Plus des trucs non cultivées mais intéressants quand même, mangeables : chénopodes, mouron des oiseaux, amaranthe. Tout  est venu tout seul, de graines qui se trouvaient là par hasard, sauf le maïs (c'est moi qui ai mis les graines). Pour l'an prochain j'aide le hasard en mettant des graines un peu partout.
Bref, que du bon qui poussent par là (sauf les pommes de terre, aucun intérêt en repouse). La culture "semi-sauvage sur petits tas de compost mis un peu partout", voilà un truc à tester à plus grande échelle.

 

Pousses spontanées du jardin. Oeillet d'indes, tomates-cerises avec beaucoup de feuilles mais pas beaucoup de tomates.
Je ne sais pas comment on fait venir les tomates, en taillant des feuilles. De toute façon il faut laisser les plantes faire comme elles veulent.

tomate-cerise achetée et plantée. Là il y a beaucoup de fruits et peu de feuilles.

En regardant bien, on aperçoit les courgettes de 6kg sur ce pied. On les voit pas toutes les cinq. Ha je sens que je fais des jaloux...

Les courges couvrent le sol. Pourquoi pas en faire des couverts végétaux pour TCS?
Celles-ci fusent, grimpent...

 


Bientôt ici : des toillettes sèches, avec mur en torchi. Depuis le temps que le terrain est aplani...
Les bâches, c'est pour faire face au liseron qui envahit tout.

Notons bien l'échec de ma planche double-béchée 9m². Je n'ai pas su trop quoi mettre suite aux fèves et petits pois. Le terrain n'est pas  vraiment occupé, sauf par les herbes spontanées, quelque légumes, et de la moutarde en train de sécher... La chicoré n'a pas germé, un chou (le chou) a monté, les trois pommes de terre n'ont fourni que 2kg, les pieds de tomates ne se tiennent pas, le basilic n'a vraisemblablement pas crû...c'était bien la peine de secouer la terre à 60cm...une consolation, une courge rouge énorme (non photographié ici)

On se souvient des 3 essais de semis de petit épeautre sur 3 m²( http://jeuf.free.fr/a4.jpg ). Seul l'épeautre semé sous brindilles a germé (sur la gauche), ailleurs non (au milieu : invasion d'achillées millefeuille en pousses spontannées, déjà présente avant, et trèfle incarnat semé). Ce qui prouve la supériorité du BR pas F sur le décompactage du sol à la fourche-bêche...
La récolte d'épeautre sera quand même maigre. 
Derrière, quelques pieds de maïs. Il faut mettre plusieurs graines par trou, sinon on a pas du maïs sur tout son champ.

De la parcelle d'à côté ( voir la photo a4 ), les "pommes de terre sous la paille" (récolte 3kg sur 4m² si je me souviens bien.) ont bien décompacté se sol. Engrais vert pour protégé l'hiver, semé mi-aout : phacélie, moutarde, trèfle : 

et les topinambours attendent l'hiver.

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Des tournesols, plus grands que la normale, et tournés au nord. Peut-être parce qu'il sont à l'ombre.
à droite, un "tipi" de tuteurs de tomates (4 pieds)

Parcelle défrichée et semée en juin(la dernière préparée). Les voisins voient ça de la route.
Maïs, courge, tomates cerises, sarrasin, noyer, betteraves et d'autres se côtoient sur 6m² de terrain en pente.

Vu de près, c'est ceci. Sarasin et phacélie (qui commence à se refermer). C'est très joli, mais ça nourrit guère. 
N'allez pas croire que mon jardin est hyper-productif, comme le laisse croire la longue liste de plantes énoncée sous la photo précédente. Tout ça, c'est de la mystification. Je n'ai rien tiré de cette planche à manger, pour l'instant, et il n'y a pas grand chose à venir.

Issu du défrichage barbare à la houe de la parcelle ci-dessus, un tas de terre, avec du rumex petite oseille spontané dessus. Cette terre pourrait servir de mur nord à une petite serre, l'an prochain.


Une merveille sur cette petite parcelle : du riz ! En Auvergne! 
Repiqué en juin, d'une caissette qui imitait un marécage...
Bon, d'accord, il est pas bien haut. On a pas de grain. Mais il est costaud au niveau du pied, contrainrement à du blé qui s'arrache dès qu'on tire un peu dessus.

 

   

Soignez vos arbres, ils vous le rendront. Un noyer en 2003 (cf. herbe calcinée), le même en 2006. Les feuilles font l'échelle.

Ce noyer dans un fossé, régulièrement horriblement broyé par des machines, continue de vivre. Persévérance.

Travail de triage de lentilles. C'est extrêmement laborieux, à la main. Ici on voit trois étapes, de droite à gauche (gousses pleines non ouvertes, lentille mélangées aux gousses ouvertes, lentille triées), et encore on en voit pas les stock des étapes précédentes : les lentilles sur pieds, les lentilles à séparer des mauvaises herbes, les gousses à isoler des plantes.
Tout en triant (j'ai pas compté les heures), je n'ai cessé de faire de la R&D pour voir comment augmenter ma productivité, je crois que j'avais un résultat pas trop mal à la fin, mais probablement assez loin de ce qui se fait en motomécanisation commercial. Je suppose que les lentillers utilisent des machines de battage pour avoir une productivité du travail humain suffisante qui font que, étant donné le niveau où est le SMIC actuellement, le prix des lentilles soit inférieur à 200€/kg (c'est à dire que le tri des lentilles demande moins de 25h/kg). 

Chez moi, c'était sur 1m² de culture de lentille, avril-juillet. La masse de grain engrangée a été de 260 grammes. Enfin, c'est par pure mesquinerie que je ne suis doté d'aucune machine, dans mon cas le capital pour le tri est très faible (papier journal, carton, pasoire), j'ai rien investi comme capital. D'où faible productivité du travail.
Supposons que les lentillers ne peuvent plus faire fonctionner leur machine à battre, machine qui permettent donc d'obtenir pas mal de nourriture pour se nourrir, il faudra alors faire appel aux...

... ultimes stocks de nourriture.


Les grains de la décoration dans la cuisine.
En fait, le couteau peut aussi servir à mobiliser d'autres stocks.

Voir aussi :

Plantes bioindicatrices

brf

 

Merci à :
ktche pour l'appareil photo, Laurent pour les graines de courges, Korrotx pour la phacélie et tous ses conseils pas forcément appliqués sinon je récolterai plus, Fabien du Sens de l'humus pour ses enseignements...